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Reporters sans frontières et la société Rampazzo ont été assignés à comparaître, le 4 juillet à 16 h 00, devant le Tribunal de grande instance de Paris, à la demande de madame Diane Diaz Lopez, fille et héritière unique et universelle de Alberto Diaz Guttierez dit Korda.

La procédure a pour objet de faire cesser et d'interdire la publication, la diffusion et la commercialisation d'une photographie du " Che au béret et à l'étoile " prise par Korda et dont un pastiche a notamment été utilisé par Reporters sans frontières dans le cadre d'une campagne d'affichage prévue du 8 au 22 juillet prochain visant à sensibiliser l'opinion publique sur la liberté de la presse à Cuba.

Au paragraphe 2.2.2 de l'Objet de la demande, il est spécifié :

" Qu'en effet les défenderesses ne peuvent se prévaloir des garanties de la liberté d' expression pour dénaturer, dans un but politico-médiatique, l'¦uvre de 'Korda', qui avait photographié le Che à La Havane en 1960 et qui représentait et continue de représenter un symbole de lutte et d'avenir pour le peuple cubain, que dans son temps 'Korda', et aujourd'hui madame Diaz Lopez, tiennent à préserver, tant au titre du droit moral que pour eux et le peuple cubain ; "

L'audience s'est tenue en salle de réunion du tribunal de grande instance, 4 boulevard du Palais, Paris 1er.

Résultats du procès

La justice interdit à RSF d'utiliser la photo du "Che"

PARIS, 9 juil (AFP) - Le tribunal de Paris a interdit mercredi à Reporters sans frontières (RSF) d'utiliser la célèbre photo de Che Guevara, réalisée en 1960 par le photographe cubain Alberto Diaz Gutierrez, dit Korda, pour illustrer sa campagne hostile au régime cubain.

L'organisation de défense des journalistes, qui avait indiqué au juge, à l'audience du 4 juillet, que la campagne, prévue pour la période du 8 au 22 juillet, était retardée jusqu'à sa décision, devrait donc y renoncer.

L'héritière du photographe, Diane Diaz-Lopez, soutenait qu'il s'agissait de l'utilisation abusive de la photo, portant atteinte au droit moral dont elle dispose sur l'oeuvre de son père.

Le magistrat a suivi l'argument en estimant que le montage représentant le guérillero argentin Che Guevara sous les traits d'un policier frappeur, matraque et bouclier en mains, ne relevait pas de la parodie, seule entorse au respect du droit d'auteur autorisée par la loi, car il l'a jugée "exclusive de tout humour ou comique".

"Le visuel litigieux ne s'inscrit pas dans le dessein parodique de se moquer d'une photo mythique (...) mais vise essentiellement, par le renversement du symbole, à dénoncer avec une force particulière, exclusive de tout humour ou comique, des dévoiements imputés à un régime politique dont l'un des héros est auréolé d'une légende de combattant de la liberté", dit le juge.

Il ajoute que "le montage incriminé donne à voir ce personnage transformé en un agent de répression, représentation où la moquerie et la dérision n'ont pas leur place, mais destinée uniquement à dénoncer le tragique d'une situation politique totalitaire".

Devant ce "détournement manifeste de l'oeuvre", le juge a pris une mesure : Interdiction à RSF d'utiliser cette image, sur son site web, sur des affiches ou des cartes postales, sous astreinte de 200 euros par infraction constatée à partir de mercredi.

RSF doit en outre payer une provision de mille euros de dommages-intérêts à l'héritière.

Jusqu'à présent, RSF avait diffusé 200 cartes postales montrant l'ami argentin de Fidel Castro avec une matraque et un bouclier, et portant la phrase "Bienvenue à Cuba, la plus grande prison du monde pour les journalistes".

"Il s'agit de sensibiliser les touristes qui embarquent pour Cuba", avait expliqué son avocat, alors que l'avocat de Mme Diaz-Lopez, dénonçant une "campagne politico-médiatique" hostile à Cuba, soutenait que l'on avait "transformé une photo qui représente l'espoir".

Mme Diaz-Lopez, qui demandait aussi 25.000 euros de dommages-intérêts et la publication dans cinq journaux nationaux de la décision, n'a obtenu que mille euros.

Samedi, un diplomate cubain avait dénoncé la campagne de RSF, affirmant qu'elle visait à créer les conditions d'une agression militaire contre l'île.

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