Qui
est réellement le perdant ?
Patricio
Montesinos. Madrid
Au cours des dernières semaines, dans le soi-disant Vieux continent,
on a entendu ou lu à maintes reprises que les relations entre l’Union
européenne (UE) et Cuba vivent actuellement leur pire moment suite
aux nouvelles mesures adoptées par le « Groupe des 15 »
qui limitent leurs liens avec l’Ile caribéenne, jusque même
dans la sphère culturelle.
Cependant, presque à l’unisson une question a commencer à
gagner du terrain dans les cercles politiques, des entreprises et journalistiques
de cette région : Qui réellement est le perdant, Cuba ou
l’UE ?
La question a son explication si on prend en compte que, pendant que le
dit Vieux continent essaie de prétendre isoler Cuba, à La
Havane continuent d’affluer d’importantes autorités
de différents états des USA, des membres du Congrès
et sénateurs, en même temps que des chefs d’entreprise
intéressés par la signature d’accords commerciaux
avec la plus grande des Antilles.
Un des plus récents exemples est est la visite qu’effectue
à Cuba ces jours-ci le sénateur républicain Norman
Colemen, chef de la Sous-commission des Relations extérieures du
Sénat nord-américain pour l’Hémisphère
Occidental, laquelle fait suite à une autre, similaire effectuée
par une délégation de l’Etat du Montana, conduite
par le sénateur démocrate Max Baucus, le membre républicain
du Congrès Dennis Rehberg et le président de l’Association
des Tours-opérateurs des Etats-Unis Robert Whitley.
Auparavant, une délégation de haut niveau d’Alabama
avait visité Cuba pour souscrire d’importants accords et
contrats commerciaux, selon des sources officielles.
Les voyages à La Havane d’hommes politiques et d’hommes
d’affaires nord-américains intéressés par des
relations normales avec la nation caribéenne croissent en dépit
du blocus maintenu par Washington contre son pays voisin depuis plus de
quatre décades, et l’attitude agressive réalisée
par l’actuelle administration de la Maison Blanche.
La position assumée par l’UE, conduite par le Gouvernement
espagnol de José María Aznar - qui conformément à
ses propres déclarations et actes se considère comme un
allié du mandataire étasunien George W. Bush – contraste
d’autre part avec le développement des liens entre Cuba et
l’Amérique latine, resserrés pendant ces derniers
mois par la voie positive des visites du Président Fidel Castro
en Argentine et au Paraguay.
Justement, cette semaine le chef d’Etat brésilien, Lula Da
Silva, réalisera une grande visite officielle à La Havane
le même but de relancer les rapports du géant sud-américain
avec Cuba dans divers domaines.
Quant à elle, Cuba a renforcé ses liens positifs et historiques
avec la Chine, tandis que le Japon vient de s’approcher de la plus
grande des Antilles, et que d’autres nations asiatiques comme le
Viet Nam maintiennent leurs excellentes relations avec le gouvernement
et le peuple cubains.
Des informations en provenance de La Havane et de Pékin ont relaté
récemment que les autorités chinoises ont décidé
officiellement que Cuba devienne une destination touristique pour les
citoyens de cet Etat asiatique, ce qui sans doute augmentera le nombre
des visiteurs de la nation latino-américaine.
Dans le milieu des entreprises, les milieux politiques et de la presse
du Vieux Continent ressort une autre question en rapport avec l’éventualité
que le Groupe des 15 soit tombé dans un autre piège tendu
par les Etats-Unis pour que Cuba « épouvante » l’Europe,
un marché que, historiquement, les nord-américains considèrent
comme le leur.
Les experts en problèmes économiques sont actuellement d’accord
pour dire que la fameuse Loi nord-américaine Helms-Burton qui a
renforcé le blocus contre Cuba, a eu et a toujours, entre autres
propos que les européens se tiennent éloignes de l’Ile.
De l’avis des mêmes sources, l’administration Bush a
obtenu que son fidèle allié Aznar limite la proéminence
et le terrain gagné par l’Espagne en Amérique latine
pendant la deuxième moitié des années 90, quand la
nation ibérique développa ses liens économiques et
commerciaux avec la majorité des pays de cette région, et
spécialement avec Cuba.
Ce
fut précisément Aznar qui se réveilla, encouragé
par la Maison Blanche, et impulsa la dénommée Position Commune
de l’UE contre Cuba, laquelle conditionne jusqu’à maintenant
la coopération du Groupe des 15 avec la plus grande des Antilles
à de supposés changements démocratiques .

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