Un
haut fonctionnaire de la Maison-Blanche s'est montré irrité
à Washington, d'après le quotidien El Nuevo Herald du
jeudi 22, suite à une indiscrétion concernant les transmissions
effectuées le 20 mai par la mal nommée TV Marti.
Otto Reich, l'indiscret. Le fonctionnaire a critiqué
les déclarations formulées ce jour-là à
Miami «par quelques personnes» qui ont révélé
à la presse ce qui allait se passer.
«Il
est très malheureux qu'on ait divulgué des informations
partielles sur les transmissions, obtenues de sources non autorisées
et qui auraient pu mettre en danger l'opération des transmissions
de Radio et TV Marti. Ceci a causé un grand mécontentement
ici», a-t-il dit.
Les
révélations concernant les tests avaient été
faites par Otto Reich au Nuevo Herald, qui les avaient publiées
en écrivant textuellement: «Un an après que le président
des États-Unis, George W. Bush, a promis que l'on donnerait à
Radio et TV Marti une plus grande puissance pour que leurs transmissions
parviennent à Cuba, le signal de télévision de
cette dernière a réalisé un programme-test afin
de neutraliser la constante interférence à laquelle elle
se heurte dans l'île.
»Nous
matérialisons la promesse du président Bush avec cette
phase initiale d'essais, qui sera suivie d'autres», a déclaré
Otto Reich, envoyé spécial de la Maison-Blanche pour les
Affaires de l'hémisphère.
Cuba
avait dénoncé la veille, dans un éditorial publié
dans le quotidien Granma, les transmissions de ladite TV Marti depuis
le territoire nord-américain.
Le
quotidien havanais a ajouté que le signal de télévision
a fonctionné de 18h à 20h, «se servant de canaux
et de systèmes utilisés dans plusieurs provinces par Cuba
pour des programmes éducatifs, informatifs et récréatifs».
L'information
du Nuevo Herald indiquait que «TV Marti a transmis son signal
vers Cuba mardi de 18h à 22h à travers les canaux 13 et
18, et aussi par le réseau commercial Direct TV-Latinoamérica».
Le
journal ajoutait sans euphorie, à propos de la réception
de TV Marti dans la capitale cubaine, que «trois résidents
à La Havane contactés téléphoniquement par
El Nuevo Herald peu après le début de la transmission
ont dit n'avoir capté le signal sur aucune des deux chaînes».
Ils ont précisé que par contre ceux qui ont des paraboles
avaient pu suivre la transmission.
«La
transmission spéciale est une phase d'essai pour laquelle on
utilise un avion et un satellite —a indiqué le journal,
citant sa source—. Nous avons augmenté la puissance et
la portée du ballon et nous testerons d'autres mesures. Tout
ceci fait partie de la modernisation de TV Marti, qui est en marche
et pour laquelle nous emploierons diverses plates-formes de transmission,
mais nous ne voulons pas dire lesquelles au gouvernement de Cuba».
L'ironique
éditorial de Granma s'était déjà chargé
d'évaluer les «essais» mentionnés en affirmant:
«En réalité, ces transmissions n'ont pas constitué
un succès dont il y ait lieu d'être fier».
À
Miami, le 20 mai s'est avéré décevant pour les
éléments extrémistes qui font pression sur le gouvernement
pour qu'il adopte des mesures encore plus sévères contre
Cuba. Le Herald a indiqué que «les essais ont été
bien au-dessous de ce qu'on attendait». L'un d'entre eux, José
Basulto, protagoniste des incidents des avions de Hermanos al Rescate
du 4 février 1996, a dit de ces tests qu'ils sont «un effort
dont on aimerait qu'il se maintienne, qu'il ne soit pas l'effort d'un
jour».
Lors
d'une intervention télévisée, le président
Fidel Castro a dénoncé que dans des notes diplomatiques
ce gouvernement affirmait qu'il mettait en garde contre des vols comme
celui réalisé par José Basulto, alors même
qu'ils préparaient un appareil de la force aérienne «pour
qu'il fasse la même chose que l'autre avion»
Il
a déclaré que des organisations telles que l'ONU et l'UNESCO
doivent aussi exiger de Washington le respect de normes qui sont violées,
comme dans le cas de l'action du 20 mai.
Quoi
qu'il en soit, l'incident qui a irrité le «haut fonctionnaire
de la Maison-Blanche» a mis une fois de plus en lumière
la nature paranoïaque des pressions qu'exercent sur les pouvoirs
nord-américains des groupes de Cubano-Américains incrustés
par le président Bush dans le gouvernement, comme marque de gratitude.