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Le Gouvernement français recevra-t-il des terroristes ?

 Selon le quotidien "Le Monde" daté du 25 juillet 2003, un certain Ramón Colas a été reçu au Quai d'Orsay (Ministère des Affaires Étrangères françaises). L'article indique que cette personne serait intervenue en faveur des "bibliothèques indépendantes" cubaines.

 Par ailleurs, selon un article diffusé via Internet et signé par le journaliste Hernando Calvo Ospina (auteur de plusieurs ouvrages de référence sur Cuba, notamment "Dissidents ou Mercenaires ? - des États-Unis à l'Europe pour briser Cuba" et "Rhum Bacardi CIA, Cuba et mondialisation"), cette visite serait le prélude à une réception officielle, par le gouvernement français, de représentants de l'organisation anticastriste Fondation Nationale Cubano-Américaine (FNCA) basée aux États-Unis (Cuban American National Foundation - CANF).

 Le mythe des "bibliothèques indépendantes" cubaines a été dénoncé en détail
en avril 2000 par des membres de l'ALA (American Library Association) suite
à une enquête menée sur place à Cuba. En voici un extrait :

 "Ils (les bibliothécaires indépendants) ne me paraissaient même pas être des gens intéressés par les livres. Ils ne peuvent, en aucun cas, être qualifiés de "bibliothécaires"

 Et la conclusion de l'enquête :

 "Les bibliothécaires indépendants que nous avons rencontrés sont tous des dissidents politiques auto-proclamés, qui sont dédiés au renversement du gouvernement cubain. (Ils nous ont parlé avec franchise de leurs activités et apparemment sans crainte de représailles). Ils sont proches du gouvernement des États-Unis, de la Section des Intérêts des États-Unis à Cuba, des dissidents Cubains à Miami et Mexico. Certains avaient déjà été arrêtés par les autorités cubaines, mais ils ont souligné que c'était pour des raisons qui n'avaient rien à voir avec leur activité de bibliothécaire indépendant. (...) Mon impression est que, d'une part, ces bibliothèques servent de façade au recrutement d'opposants cubains et, d'autre part, sont une manière pour leurs responsables d'obtenir plus rapidement un visa pour les États-Unis."

 Ramón Colas, qui a occupé le poste de directeur des "Bibliothèques Indépendantes" à Cuba, est aussi membre de la FNCA. Selon le journaliste Calvo Ospina :

 "Il est de notoriété publique que la FNCA est une organisation d'extrême droite basée à Miami, fondée en 1983 par le Conseil National de Sécurité du président Ronald Reagan. Elle entretient, cela va de soi, des relations très étroites avec la CIA et le Département d'Etat. La FNCA a servi les intérêts étasuniens dans plusieurs régions du monde, en commençant par soutenir la brutale "Contra" nicaraguayenne et le criminel de guerre Jonas Savimbi.

 La FNCA a financé de nombreux attentats terroristes contre Cuba, y compris ceux qui ont touché des sites touristiques à la fin des années 90, et coûté la vie à un jeune Italien. La FNCA, en coordination avec l'entreprise de rhum Bacardi, a financé et rédigé la loi Helms-Burton qui entendait soumettre le peuple cubain par la faim. Cette loi étasunienne est toujours une source de confrontation entre l'Union Européenne et les États-Unis, car elle viole plusieurs règles du commerce international. En effet, l'un de ses paragraphes prétend envoyer dans les prisons étasuniennes tous ceux qui font du commerce avec Cuba : c'est le cas de plusieurs entreprises européennes,  en particulier françaises, installées sur l'Ile."

 Ces affirmations sont corroborées par le cerveau même de ces attentats, Luis
Posada Carriles, dans une interview accordée au New York Times le 12 juillet
1998. Le New York Times écrivait que Posada, dans cette interview, "avoua avec fierté sa responsabilité" dans une série d'attentats dans les hôtels, discothèques et restaurants à La Havane en 1997. Une des explosions coûta la vie à un touriste italien. En référence au touriste italien qui trouva la mort, Posada Carriles affirma "Il est regrettable que quelqu'un ait été tué, mais nous ne pouvons pas nous arrêter (...) L'Italien était assis au mauvais endroit au mauvais moment."

 Selon le magazine Miami New Times du 20 février 2003, "en octobre 1997, des
officiers garde-côtes états-uniens ont trouvé un fusil semi-automatique de précision appartenant à Pepe Hernandez dans un bateau nommé La Esperanza. Le bateau appartenait à l'époque à Antonio Llama, membre de la Fondation. Ils ont arrêté les 4 membres de l'équipage (Hernandez n'en faisait pas partie) alors qu'ils appareillaient pour l'île de la Margarita, au large du Venezuela et où Castro assistait à un Sommet Ibéro-Américain. Heureusement pour la Fondation, Hernandez ne fut jamais poursuivi par la justice. Un jury fédéral à San Juan acquitta tous hommes accusés de conspiration en vue d'assassiner un chef d'état. "

 Dans la revue états-unienne "Cuba Trader" datée du 7 juillet 2003, un article signale que la CANF prévoit de promouvoir des accords en Europe afin d'augmenter la pression économique et politique contre Cuba. Cette volonté d'intervenir sur la scène politique européenne n'est pas nouvelle, mais prend un nouvel essor depuis la perte d'influence subie par cette organisation dans ses terres d'élection.

 La CANF, par la voix de son directeur exécutif Joe Garcia, a déclaré au journal espagnol El Pais (publié le 29 juillet 2003) que "(les États-Unis) dépensent des centaines de millions (de dollars) en Afghanistan et en Irak, à quand le tour de
Cuba ?", invitant ainsi, en des termes à peine voilés, les États-Unis à envahir l'île.

 C'est ainsi que, fidèles à leur stratégie d'avancer masqués sous les traits de défenseurs des droits de l'homme, les organisations extrémistes anticastristes, FNCA en tête, mais aussi leurs sympathisants anticastristes en Europe dont les amitiés avec la FNCA sont de notoriété publique, tentent une opération de séduction/infiltration sur des terres de la vieille Europe avec la complicité naïve (au mieux) ou criminelle (au pire) de la classe politique et médiatique française.

Viktor Dedaj
9 septembre 2003


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