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La Fondation nationale cubano-américaine (FNCA) essaie de stabiliser sa situation financière avec la liquidation d'une partie de son parc immobilier

PAR JEAN-GUY ALLARD, spécialement pour Granma international

Déjà secouée par ses confrontations avec le tonitruant duo composé de Armando Pérez-Roura et Ninoska Lucrecia Pérez-Castellon (leaders, respectivement, de Unidad Cubana et du Cuban Liberty Council), la Fondation nationale cubano-américaine (FNCA) doit aussi affronter le plus implacable des adversaires: les lois du capital.

Ennuyée par ses mésaventures financières, la famille Mas, véritable propriétaire de l'organisation annexionniste-terroriste, essaie de stabiliser ses comptes avec la liquidation des deux joyaux de son parc immobilier: l'«ambassade» de Washington et la Freedom Tower de Miami.

Traumatisée par sa spectaculaire défaite dans la campagne pour empêcher le petit Elian Gonzalez de retrouver son père, la FNCA, par le biais de la Jorge Mas Canosa Freedom Foundation, a dépensé un million 700 mille dollars, en avril 2002, pour acheter en plein district diplomatique de Washington deux résidences d'époque et a annoncé à grand renfort de publicité qu'elle allait y installer de luxueux bureaux avec salles de conférences et d'exposition pour gérer ses opérations de lobbying.

Dans l'euphorie de la révélation de l'audacieux projet, le porte-parole d'alors de l'organisation, José Cardenas, n'a pas hésité à nommer le complexe «Embassy for a Free Cuba» (Ambassade pour une Cuba libre), sans que personne dans la capitale impériale n'ait eu l'idée de se moquer.

«C'est un symbole de notre campagne renforcée pour affronter les nouveaux défis qui surgissent aux États-Unis alors qu'on tente d'empêcher une politique dure contre Cuba», a alors déclaré Cardenas à l'agence de nouvelles Reuters en faisant référence à l'apparition de nouvelles tendances favorables à la levée de mesures anti-cubaines, au Congrès et au Sénat.

Il a aussi avoué que l'on désirait «trouver du financement pour aider la dissidence dans l'île», un euphémisme pour remplir le compte bancaire du navire amiral de la mafia de Miami.

«IL N'Y A PAS DE SURPRISE!»

Deux ans à peine après sa tapageuse inauguration, tout parait indiquer que l'édifice n'a pas permis d'atteindre les objectifs économiques projetés et qu'il s'est révélé être un mauvais investissement tant politique qu'économique.

De telle sorte que l'immeuble de 2 700 m2, de quatre étages, se trouve proposé à la vente depuis quelques semaines, par le courtier immobilier Woodmark Real Estate, comme l'indique une affiche clouée sur sa façade.

L'«ambassade» de l'annexionnisme, achetée pour 1,7 million de dollars, est maintenant évaluée à 2,2 millions par le Département des impôts sur la propriété du District de Columbia, et la FNCA veut obtenir 3,1 millions en vendant cet édifice où a vécu, à son époque, le président Theodore Roosevelt.

«Il n'y a pas de surprise!», a affirmé fébrilement Joe Garcia, directeur exécutif de l'organisation mafieuse au Nuevo Herald.

Après un moment de réflexion, Garcia, apparemment confus, s'est trouvé une sortie: «Il s'agit de notre nouvelle vision de la liberté de Cuba qui ne se trouve pas à Washington ni dans les rues de Little Havana mais bien dans les rues de Cuba. Le tout se joue à Cuba».

Un vieil ami de la Fondation et de tout ce que Miami réunit de faune terroriste, l'agent de la CIA Frank Calzon, a offert une autre interprétation au quotidien de Miami à qui il a confessé que l'inauguration de «la dite ambassade de Cuba libre, il y a deux ans, nous avait remplsi d'espoir¼ Il nous semble très triste qu'ils retirent ou diminuent leur présence à Washington en ce moment», a-t-il déclaré.

LA TOUR DES MILLIONS

L'évident échec de l'incursion de la FNCA sur les verts gazons des quartiers les plus sélects de la capitale impériale ne semblerait pas si cuisant s'il n'était accompagné d'une autre spectaculaire liquidation, celle de la Freedom Tower de Miami, symbole des succès politico-économiques du clan mafieux des Mas.

Fondée par Ronald Reagan alors que George Bush père était chef de la CIA, la FNCA a eu comme président-fondateur Jorge Mas Canosa, agent de la CIA formé au sabotage, à l'utilisation d'explosifs et autre techniques «humanitaires» par les experts de la CIA à Fort Benning, aux côtés de toute une brochette de terroristes connus qui ont ensuite mis activement la théorie en pratique.

La famille Mas, affirme de nouveau Joe Garcia, a acheté la «Tour de la liberté» quand elle était sur le point de s'écrouler, pour la restaurer, afin qu'elle serve de musée en l'honneur de¼ Jorge «El Chairman» Mas Canosa.

«On y a dépensé des millions de dollars mais il faut chercher une entité culturelle, éducationnelle, qui puisse la préserver et l'entretenir», a précisé Garcia, un fils de guaguero de La Havane qui a trouvé dans la contre-révolution la source de son apparente prospérité.

Le porte-parole de la FNCA omet de préciser que la FNCA cherche aussi des bénéfices (ce qui est normal en ces temps difficiles) et qu'elle a trouvé le truc pour y parvenir.

Pour cela, elle peut compter sur la solidarité de son bon ami Eduardo Padron du Miami Dade Community College (MDCC) qui s'entête, malgré les protestations, à annoncer qu'il entend consacrer 9,5 millions à cet achat, et la complicité de Johnnie Byrd, rien de moins que le président de la Chambre des Représentants, qui «s'est engagé», selon ce que raconte Garcia à ses copains, à trouver sept autres millions pour aider l'institution à réaliser cette affaire controversée.

Ce qui ferait un total de 16,5 millions pour le compte du clan Mas. En 1997, la Freedom Tower a été acquise pour 4.15 millions, selon les archives de l'impôt sur la propriété du comté de Miami-Dade.

Les affaires sont les affaires.

À LA RECHERCHE DE SON SALUT

Outre la baisse de la ferveur revanchiste dans la communauté émigrée dont les membres sont toujours davantage favorables à une politique de normalisation des relations avec l'île et une tendance persistante en ce sens chez les politiciens, tant au Congrès qu'au Sénat, la FNCA a perdu beaucoup d'influence à Miami et à Washington à cause des affrontements avec les éléments les plus extrémistes de la communauté de Miami.

Allaitée par la CIA, la FNCA a toujours entretenu une brochette d'éléments terroristes qu'elle a encouragés et financés, ayant même au sein de ses conseils d'administration des personnages que le FBI lui-même identifie aux cercles de la terreur, tels que les frères Novo Sampoll, véritables professionnels du terrorisme.

Luis Posada Carriles, actuellement détenu au Panama, responsable avec Orlando Bosch de l'attentat de la Barbade contre un appareil de la Cubana de Aviacion et d'innombrables autres crimes terroristes, a lui-même confessé au New York Times, le 12 juillet 1998, que l'organisation de la famille Mas avait financé la funeste campagne d'attentats qu'a subis La Havane en 1997.

Quand, quelques jours avant le 11 septembre, la FNCA s'est défait de façon suspecte des éléments les plus bruyants de son aile terroriste, pour se refaire un maquillage, elle pensait garder intacte sa domination de la communauté émigrée.

Mais c'était sans compter sur Ninoska Lucrecia Pérez-Castellon, la prima dona de WQBA, et Armando Pérez-Roura, le vociférant actionnaire de Radio mambi, leader à vie de Unidad Cubana, qui entretient le fanatisme de sa clientèle, au milieu d'une fièvre revancharde obsolète.

Pendant ce temps, la Maison Blanche, visiblement troublée par la faune de South Florida, veut mafier la prochaine élection présidentielle mais n'arrive pas à déterminer comment elle pourra satisfaire chaque chef de bande mafieux sans s'aliéner les dernières générations d'émigrés provenant de l'île, peu porté au prosélytisme contre-révolutionnaire.

Menacée à la fois par les partisans de la violence aveugle, l'inertie de sa clientèle traditionnelle, les tergiversations de la Maison Blanche et les fluctuations de son portefeuille financier, la Fondation, construite sur des fondements de fanatisme, de chantage, de terrorisme et même de narcotrafic, cherche son salut.

Les temps sont durs pour les héritiers du Chairman.

 

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