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Crimes de Guerre au nom de la liberté : 227 ans...
par John Stanton

"Être en possession d'une grande puissance impose une certaine retenue, ce
qui n'a pas été le cas", selon Leo Szilard, un physicien qui participait au
Projet Manhattan [construction de la première bombe atomique par les
États-Unis - ndt] commentant ainsi la décision des États-Unis de larguer en
août 1945 une bombe atomique sur des cibles non-militaires au Japon :
Hiroshima (70.000 morts sur le coup et 210.000 des suites) et Nagasaki
(40.000 morts sur le coup et 200.000 des suites). Lorsque les États-Unis
prendront leur place dans le grand cimetière des empires, sur la pierre
tombale seront gravés les mots de Szilard ainsi que la phrase "né dans la
violence, exerça la violence et connu une fin violente". Les états-uniens
croient que leur société est pacifique, amoureuse de la liberté, alors qu'en
réalité les états-uniens mènent une concurrence brutale et conflictuelle
dans tous les aspects de leur vie. Et ils sont foncièrement guerriers.
Est-il surprenant de constater que l'acte le plus facile pour un
gouvernement états-unien est celui de déclencher une guerre ?

Tandis que les états-uniens se préparent à célébrer Independence Day, le 4
juillet 2003, avec une glorification pompeuse des guerres en cours en Irak
et en Afghanistan - ainsi que toutes les guerres passées - il est utile de
se rappeler ces millions de civils et/ou non-combattants qui sont morts
entre les mains d'un pouvoir états-unien psychopathe et sans limites. Le
gouvernement des États-Unis a une longue histoire de savoir-faire dans le
remodelage et la réduction des populations qui se mettent à travers du
chemin de ces états-uniens amoureux de la liberté et de leurs intérêts
économiques. Chaque états-unien a les mains tachées du sang de ce monde. Et
la liberté est en passe de devenir encore plus sanglante si on en croit les
leçons de l'histoire.

TUEZ LES TOUS

Avant ces tristes journées août 1945, le comité US Target Committee se
réunit au mois de mai 1945 pour discuter des suites de ces deux journées
d'infamie nucléaire, pour savoir s'il fallait ou non enchaîner par des raids
incendiaires avec des bombardiers B-29. "Nous avons discuté de la
faisabilité de faire suivre le raid par une mission incendiaire. Cette
dernière présente un grand avantage dans la mesure où les capacités de
l'ennemi pour éteindre les incendies seront probablement paralysées par le
gadget [bombe atomique] et qu'une très grande incendie pourra être
déclenchée." Le US Target Committee, soucieux de recueillir des informations
sur les performances de son "gadget", recommanda une pause de 24 heures
avant de lâcher les B-29 qui devaient réduire en cendres tout être humain ou
construction qui aurait survécu aux effets du "gadget".

En février 1945 à Dresde, Allemagne, les États-Unis, et son partenaire dans
la coalition, la Grande Bretagne, étaient occupés à massacrer par des bombes
incendiaires les civils allemands et les réfugiés qui fuyaient l'avance de
l'armée soviétique. Selon http://www.rense.com "Dresde était une
ville-hôpital pour soldats blessés. Il n'y avait pas une seule unité
militaire, pas une seule batterie anti-aérienne dans la ville. Avec les
600.000 réfugiés de Breslau, Dresde avait une population de près de
1.200.000. Churchill avait demandé "des suggestions sur comment faire
flamber 600.000 réfugiés. Il n'était pas intéressé par les installations
militaires situées à 90 km de Dresde. Plus de 700.000 bombes au phosphore
furent larguées sur 1.200.000 personnes. Une bombe pour deux habitants. La
température au centre de la ville monta à 1600 degrés centigrades. On compta
plus de 260.000 cadavres et restes de cadavres. Mais il ne restait plus rien
de ceux qui se trouvaient au centre de la ville. Environ 500.000 enfants,
femmes, vieillards, soldats blessés et les animaux du zoo furent massacrés
en une nuit. Ceux qui se cachaient sous terre sont morts. Mais ils sont
morts sans souffrir - ils se sont simplement illuminés dans la nuit de
couleurs vives orangées et bleutées. Tandis que la chaleur s'intensifiait,
ils se sont soit désintégré en cendres soit fondu en un liquide épais -
épais de prés d'un mètre à certains endroits."

Dans un article dans le magazine World War II, Christopher Lew souligne que
les États-Unis ont incendié Tokyo, Japon, au mois de mars 1945 avec des
bombes incendiaires tuant 100.000 civils. Le gouvernement US livra des
campagnes telles que l'Opération Famine destinée à couper
l'approvisionnement de nourriture à la population. Chaque ville au Japon fut
attaquée sans pitié, d'une manière volontairement meurtrière et calculée.
Pourtant, la résidence de l'empereur du Japon ne constitua pas une cible aux
yeux des commandants US (l'idée était qu'elle pouvait servir après la
guerre). "Pendant trois heures dans le ciel de Tokyo, les B-29 ont largué
leur cargaison [y compris du napalm] sur la ville peuplée en dessous. Les
incendies échappèrent à tout contrôle en moins de 30 minutes, attisées par
des vents de 60km/heure. Même l'eau des rivières chauffa au point
d'ébullition. Le feu était si intense qu'il provoqua des courants d'air
chaud ascendants tels que les gros B-29 étaient secoués comme des plumes. Le
nombre de victimes officiel du coté japonais était de 83.793 morts et 40.918
blessés. Un total de 265.171 immeubles avaient été détruits, et plusieurs
dizaines de km carrés de la ville avaient été réduits en cendres. Ce fut le
plus grand désastre urbain, par causes naturelles ou par la main de l'homme,
de toute l'histoire." Le massacre des Japonais et de leurs villes fut si
systématique et si efficace que les militaires US se sont retrouvés à court
de cibles.

Bien-sur, le gouvernement US ne s'est jamais contenté de seulement détruire
ces civils gênants dans des pays lointains. Il y a toujours quelque chose à
faire ici aux États-Unis. Que ce soit l'arrestation des arabes en 2003 et
leur emprisonnement ou un génocide accompli au 19eme siècle, le gouvernement
des États-Unis a une longue histoire de savoir-faire dans le remodelage et
la réduction des populations qui se mettent à travers du chemin de ces
états-uniens amoureux de la liberté. Par exemple, en 1830 le Congrès des
États-Unis vota la loi Indian Removal Act (Loi de Déplacement/Enlèvement des
Indiens), selon le site
http://www.understandingprejudice.org . Le Président Andrew Jackson approuva
rapidement la loi. Au cours de l'été de 1838, le général US Winfield Scott
entraîna ses troupes à l'invasion de la nation Cherokee. Au cours d'une des
nombreuses épisodes sanglantes de l'histoire des États-Unis, hommes, femmes
et enfants furent emmenés de leurs terres, entassés avec un minimum de
confort et de nourriture et forcés à marcher des milliers de kilomètres -
certains ont fait le voyage par bateau dans les mêmes conditions horribles.
Sous le regard indifférent des commandants de l'armée US, quelques 5000
amérindiens sont morts sur le Chemin des Larmes.

LA TRADITION SE POURSUIT : FAITES LA GUERRE PAS L'AMOUR

Grâce à ce penchant pour la guerre et la croyance de leur invincibilité
divine, les sondages à travers le monde montrent que les États-Unis sont
détestés. Ce qui ne constitue pas une surprise. Le Secrétaire d'État à la
Défense Donald Rumsfeld balaie d'un revers de la main les 10.000 morts
civils en Irak et Afghanistan. Il est également sans pitié pour les troupes
états-uniennes qui meurent chaque jour dans ces deux campagnes militaires,
tous deux des échecs. L'Attorney General [Ministre de la Justice - ndt] -
qui aime qu'on l'appelle Général Aschroft - préside un système judiciaire
qui a été débarrassé des droits à une défense la plus élémentaire garantie
jusqu'à présent par la Constitution. Aux États-Unis, les tueurs en série et
les violeurs ont plus de droits pour se défendre qu'un individu soupçonné de
terrorisme. Et pour la première fois, les États-Unis a plus de citoyens en
prison et exécutés que tout autre pays au monde. "Liberté et Justice pour
Tous" semble ne plus avoir de sens tandis que les États-Unis évacuent la
question de leur camp de la mort à Guantanamo, Cuba, et que sa politique
étrangère et intérieure fait désormais appel à la torture, l'assassinat,
l'écoute et toute personne supposée représenter une menace pour la sécurité
nationale.

Les États-Unis sont en guerre depuis 1775. En fait, les États-Unis n'ont
jamais été en paix. Voici une liste de conflits considérés comme majeurs :
La Guerre de la Révolution (1775-1783), la guerre de 1812 (1812-1815), la
guerre contre le Mexique (1846-1848), la Guerre Civile (1861-1865), la
guerre contre l'Espagne (1898), la première guerre mondiale (1917-1918), la
deuxième guerre mondiale (1941-1945), la guerre de Corée (1950-1953), la
guerre du Vietnam (1964-1972), la guerre du Golfe (1990-1991). Cette liste
n'inclut pas les invasions du Panama, de la Grenade, de la Serbie, la
deuxième guerre du Golfe et toute une série d'actions clandestines pour
renverser des gouvernements à travers le monde. Dans l'avenir on peut
imaginer l'Iran, la Corée du Nord, la Syrie, la Colombie, le Népal, le Sri
Lanka et, probablement, le monde entier.

Malheureusement, la guerre est un caractéristique majeur du gouvernement US
et de la majorité de son peuple. La liberté états-unienne dépend de la
guerre et son économie la réclame. "Dans le capitalisme, les multinationales
qui fabriquent des armes engrangent des profits énormes grâce à ces armes et
sont donc heureux de préparer une guerre et aussi de la déclencher. Vous
préparez une guerre, vous avez tous ces contrats signés avec le
gouvernement, et vous vous faites plein d'argent, et puis vous entrez en
guerre et vous utilisez tous ces produits et vous devez les remplacer,"
selon Howard Zinn.

Y'a-t-il un espoir d'interrompre le cours sanglant de l'histoire qui est
célébré sans vergogne tous les 4 juillet ? Les états-uniens seront-ils un
jour à la hauteur des idéaux énoncés par la Constitution des États-Unis ?
Peuvent-ils se débarrasser de cette habitude de faire la guerre ?

"la guerre a toujours rongé nos libertés," dit Howard Zinn.

"Lorsque notre liberté s'est étendue, ce ne fut pas le résultat d'une guerre
ou grâce au gouvernement, mais grâce à l'action des citoyens. La meilleure
démonstration est l'histoire des noirs aux États-Unis, l'histoire de
l'esclavage et de la ségrégation. Ce ne fut pas le gouvernement qui fut à
l'origine du mouvement contre l'esclavage, mais des abolitionnistes blancs
et noirs. Ce ne fut pas le gouvernement qui lança la bataille contre la
ségrégation raciale dans les années 50 et 60, mais un mouvement de citoyens
du Sud.. Ce ne fut pas le gouvernement qui accorda la liberté de travailler
8 heures par jour au lieu de 12 heures. Ce sont les travailleurs qui se sont
organisés en syndicats, qui ont fait grève et qui ont affronté la police. Le
gouvernement était dans l'autre camp. Le gouvernement a toujours été dans le
camp des patrons et des multinationales.

La liberté des travailleurs, la liberté des noirs a toujours été le résultat
de luttes des gens contre le gouvernement. Alors, si on examine la chose
sous un angle historique, il ne faut surtout pas compter sur les
gouvernements pour garantir nos libertés. Nous ne pouvons compter que sur
nos propres efforts organisés"

Seul le peuple états-unien peut arrêter la guerre.

sources : Cuba Solidarity Project


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