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La canne à sucre

Cinquante ans après le débarquement de Christophe Colomb à Cuba, la population indienne estimée alors à 100.000 personnes a pratiquement disparu de l’ île. Il ne reste que deux cent soixante dix foyers d’Indo-Cubains. Le pays exangue est désormais administré avec une poigne de fer par les colonisateurs espagnols qui l’ont quadrillé en villas. Ce sont essentiellement des agglomérations créées de toute pièce sur les emplacements miniers de l’or : elles sont au nombre de sept et la capitale, la première de l’histoire sera Batabano située sur la côte méridionale de l’île, à une soixantaine de kilomètres de La Havane.


Le décor est désormais planté pour annoncer les épisodes d’une histoire qui n’en finit pas de passer de turbulence en turbulence. Car l’île n’est pas encore totalement explorée que les appétits venus d’ailleurs se manifestent autour de cette plate-forme stratégique entre Ancien et Nouveau Mondes. L’extermination des Indiens, faute originelle des premiers colons, informe les puissances intéressées que cette terre se gagne par le drame et la violence. L’or est épuisé, mais une autre denrée va exciter les convoitises multiples. il s’agit de la canne à sucre qui génère une industrie prometteuse. Un seul ennui : les indiens exterminés, la main d’oeuvre fait cruellement défaut pour exploiter cette nouvelle richesse réclamée avec insistance par l’Europe.

Les premiers moulins à broyer la canne fonctionnent dès la moitié du XVIe siècle ce sont les ingenios. Les trapiches, petites exploitations de moulins à sucre, s’installent à travers l’île. Pour le travail exténuant de la zafra, la récolte, une seule solution : importer par la force une population africaine sous la coupe des négriers installés entre le Bénin et le Nigeria. C’est ici même que l’on devra instruire le premier procès des esclavagistes qui fabriqueront l’opulence du Nouveau Monde avec les larmes arrachées à l’Afrique. Aussi recherchée que le métal brillant, la peau d’un noir conditionne la richesse de l’ingenio, le moulin à canne. A peine débarqués, ils sont parqués dans les barracones, cases africaines dupliquées en pays Caraïbe et qui jouxtent le batey, esplanade où sont installés les bâtiments de l’usine. Le piège s’est refermé sur ces exilés malgré eux. Ils n’ont comme seule alternative que de mourir de fatigue et de mauvais traitements, ou sur le batey, ou dans les cañaverales, immenses champs de canne qu’ils taillent sans cesse à la machette. Les voici répandus à travers toute l’île et pour une minorité d’entre eux autour du port de La Havane qui assure les échanges maritimes avec l’Europe. La future capitale se dote de solides moyens de défense contre les envahisseurs. Car dans son port transitent les caravelles qui excitent la convoitise des pirates, boucaniers et flibustiers de tout calibre. Orphelins de leur Afrique, les noirs assistent impuissants, face au Morro, la citadelle qui domine l’entrée du port, au pillage de l’île où ils ont été amenés : les bateaux qui rejoignent l’Europe sont chargés de sucre cubain et d’or des Amériques.


ruines de •barracones d'esclaves


vestiges de l'ingenio de Carolina

• Dans les grandes plantations, les esclaves qui pouvaient être jusqu'à 400, étaient logés dans les barracones, bâtiment de forme rectangulaire possédant une porte unique fermée par une grille.

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