Par JEAN-GUY
ALLARD, spécialement pour Granma international
Les
campagnes publicitaires anti-cubaines les plus mensongères de
Reporters sans frontières, l’organisation qui a attaqué
Cuba avec le plus d’agressivité dans les dernières
années, tant en Europe que dans d’autres parties du monde,
ont été conçues et montées par Publicis,
le géant mondial de la publicité, qui a parmi ses clients
les plus importants, l’Armée des Etats-Unis.
Le
secrétaire général de Reporters sans frontières,
l’agent de la CIA Robert Ménard qui se consacrait dans
les années 60 à infiltrer les groupes d’extrême-gauche
parmi lesquels les trotskistes, a reconnu en diverses occasions que
la Saatchi & Saatchi, la plus célèbre agence publicitaire
newyorkaise se trouvait derrière ses attaques contre Cuba, affirmant
que la gigantesque firme de publicité commerciale lui fournissait
ses services «gratuitement».
La
Saatchi & Saatchi n’a pas la réputation de consacrer
ses énergies à mener bénévolement des campagnes
publicitaires d’ONG et son champ d’activité n’est
pas exactement celui des œuvres de charité. Elle a parmi
ses principaux comptes de firmes telles que ceux de Dupont, General
Mills, Johnson&Johnson, Toyota et Visa.
De
fait, Saatchi & Saatchi Worldwide, pour l’appeler comme il
se doit, est un des trios piliers stratégiques du quatrième
groupe mondial de communications, Publicis Groupe S.A. de Paris, France.
Selon
le site web qu’il consacre à ses investisseurs, Publicis
se classe Numéro Un de la publicité en France et en Europe
et Numéro Trois aux Etats-Unis; d’autre part, Publicis
est le Numéro Un mondial en conseil et placement-media.
En
2002, la firme a atteint un chiffre d’affaires de 24,7 milliards
d’euros et des profits de 2,9 milliards d’euros.
Outre
Saatchi & Saatchi, les deux autres géants de la publicité
de Publicis sont Fallon Worldwide et Bartle Bogle Hegarty.
Le
groupe parisien est présent, par le biais de son réseau,
dans 109 pays, 229 villes et compte 35 700 employés.
Ses
clients, comme groupe, n’ont pas non plus les caractéristiques
de l’ONG de Robert Ménard. Ils s’appellent, entre
autres noms célèbres, Coca-Cola, Heinz, Kellogg's, McDonald's,
Philip Morris, General Motors, Citibank, United Airlines, Walt Disney
et… US Army!
“ÉMOTION,
AVENTURES ET DIVERTISSEMENT”
L’armée
nord-américaine dépense annuellement 100 millions de dollars
en campagnes de publicité, essentiellemet dirigées vers
les jeunes qu’elle incite à se convertir en soldats en
grande partie pour les besoins de ces guerres d’outre-mer. Publicis,
par une filiales nord-américaine, Starcom Mediavest, a créé
tous les concepts de la «nouvelle image» de l’armée
impériale dont les campagnes publicitaires antérieures
avaient perdu leur impact dans le marché ciblé.
La
désinformation est de toutes parts dans le langage utilisé
par les gens de Publicis pour amener de jeunes nord-américains
à s’enthousiasmer à l’idée de combattre.
Trois paragraphes de la page online de cette propagande militaire créée
par les «généreux» parrains de RSF donne une
idée du niveau de démagogie de l’opération.
Il faut souligner que la version en espagnol utilise le mot "Army"
en anglais pour désigner les forces armées nord-américaines
à la clientèle "latina" :
(Traduction
littérale - fautes de syntaxe comprises).
«Les
bénéfices de l’Army peuvent commencer pour toi aujourd’hui
même et se poursuivre le reste de ta vie. Certains d’entre
eux n’ont pas de prix. D’autres valent de l’argent
comptant», signale la publicité de la filiale de Publicis.
«Votre
entraînement dans l’Army peut vous conduire à des
endroits que tu ne connais pas aux Etats-Unis et dans le monde. Tu peux
recevoir ensuite un poste de service à Hawaii, dans les Caraìbes,
en Alaska, en Extrême-Orient ou en Europe». Bien sûr,
les mots Irak ou Afghanistant n’appartiennent pas au "concept".
«Émotion,
aventures et divertissement sont partie de ce que tu trouveras dans
l’Army. Quelques-uns de nos métiers spécialisés
offrent des défis moins usuels que d’autres; mais quelle
que soit la spécialité que tu choisisses, votre vie dans
l’Army sera intéressante et profitable», continue
le message de Publicis.
Et,
à la fin, vient le chantage à la santé conçu
pour les familles des quatre millions de nord-américains qui
n’ont aucun accès à des services médicaux.
«Nos
excellents services de santé sont un bénéfice substantiel
tandis que tu es dans l’Army. Vous et votre famille recevront
des services médicaux et dentaires sans frais ou à un
coût très bas, selon la disponibilité».
Nul
n’est besoin de commenter le bas niveau d’éthique
des amis de l’agent Ménard dans leur tâche de recruteurs
de chair à canon.
PUBLICIS,
CONSEILLER DE BACARDI
Il
appert aussi que Publicis Conseil, une composante du groupe, a comme
client Bacardi, le géant du rhum qui a son siège aux Bahamas
et dont la trajectoire de parrain du terrorisme contre Cuba remonte
à janvier 1959.
Comme
l’ont démontré les auteurs Hernando Calvo Ospina
y Katlijn Declercq dans leer livre Ron Bacardí: La guerra oculta
(Rhum Bacardi : la guerre secrète), les relations entre les principaux
dirigeants et les actionnaires de Rhum Bacardi, l’organisation
terroriste de l’extrême-droite Fondation nationale cubano-américaine
(FNCA) et la CIA sont innombrables.
Ospina
et Declercq, au moyen d’une très vaste enquête, montrent
comment la pseudo-rhumerie (Bacardi se consacre fondamentalement au
marketing de sa marque) a créé son propre réseau
de terrorisme, encouragé, ordonné et financé des
actes de terrorisme et a servi de tremplin pour que des fonds de la
CIA passent à des mercenaires paramilitaires au Nicaragua et
jusqu’en Angola.
Dans
un autre livre, Rhum Bacardí: CIA, Cuba et mondialisation, publié
par la maison d’édition belge EPO, Calvo signale comment
Bacardi a orienté les législations des Etats-Unis en ce
qui concerne Cuba… avec l’aide de son ‘consultant’
Otto Reich, employé de la FNCA et aujourd’hui l’un
des principaux conseillers de George W. Bush au sujet de Cuba et l’Amérique
latine.
Les
avocats de Bacardi ont pénétré l’élaboration
de la loi Helms-Burton qui permet au gouvernement nord-américain
de punir les entreprises étrangères qui commercent avec
des propriétés qui ont été expropriées
à Cuba.
Les
liens cachés Bacardi-FNCA-Bush et les relations de la «rhumerie»
avec le président espagnol José Maria Aznar et l’extrême-droite
européenne ont aussi contribué au refroidissement actuel
avec l’Europe.
PUBLICIS
À MIAMI
À
Miami, Publicis a aussi sa tentacule. Il s’agit de la firme Sanchez
& Levitan qui attaque le marché hispanophone nord-américain
avec les comptes de géants tels que Coca-Cola et Bell South.
Avec 100 employés, Sanchez & Levitan a un chiffre d’affaires
d’environ 80 millions.
Sanchez
& Levitan est la firme d’Aida Levitan et de Fausto Sanchez,
deux Cubains émigrés.
Aida
Levitan qui a été conduite en Floride quand elle avait
4 ans, a été de ceux qui ont manifesté publiquement
leur désaccord en 2000 à propos de la présence
à Miami du groupe cubain Los Van Van.
Et
son nom est apparu récemment dans une campagne menée…
en France… aux côtés de ceux d’autres personnages
mieux connus pour leur fortune que pour leur grandeur d’âme
tels que José Valdés-Fauli, l’ex-président
de la Colonial Bank South Florida, un groupe évalué à
16 milliards de dollars, Eloy Cepero, un autre banquier propriétaire
de la Península Mortgage Bankers, Santiago Morales, un fabriquant
de machinerie industrielle, Richard O'Connell, un millionnaire de Miami
installé à Pariset… oh surprise! … el dirigeant
extrémiste Diego Suárez, ex-financier du terrorisme à
la Fondation nationale cubano-américaine auprès de Feliciano
Foyo, et aujourd’hui l.un des plus fanatiques partisans de la
‘ligne dure’ au Consejo para la Libertad de Cuba (CLC),
de Ninoska Pérez-Castellón.
Tant
la propriétaire de Sanchez & Levitan comme le secrétaire
à vie de Reporters sans frontières savent parfaitement
que les capos du CLC ont été les promoteurs des récentes
campagnes de cueillette de fonds pour la défense de Luis Posada
Carriles, détenu depuis trois ans à Panama avec ses tueurs
à gage Guillermo Novo Sampol, Pedro Crispin Remon et Gaspar Jimenez
Escobedo, après une tentative ratée de dynamiter l’amphithéâtre
de l’Université de Panama.
Mais
l’ex-pseudo-trotskiste Ménard n’a jamais caché
son faible pour les représentants des grandes fortunes de ce
monde. Il a déjà déposé à plusieurs
reprises dans son compte les chèques de l’éditeur
multi-millionnaire François Pinault. Et aussi ceux de Jean-Guy
Lagardère, richissime marchand de canons, récemment décédé,
et de Serge Dassault, célèbre marchand d’armes.
CHANTAGE
MÉDIATIQUE
Ce
qui est certain, c’est que pour les moyens de communications français,
Publicis signifie une énorme portion de leurs revenus publicitaires.
Quand la campagne de diffamation de Ménard arrive à une
publication ou à une chaîne de télévision
avec le saut de Saatchi & Saatchi, le message est alors très
clair. La manœuvre de propagande s’accompagne de chantage.
Comment
se surprendre alors de la pénétration atteinte par Ménard
dans plusieurs importantes salles de rédaction françaises?
Comment se surprendre de la censure qui muselle de façon systématique
toutes les répliques de Cuba aux attaques de RSF? Comment se
surprendre de la présence dans une salle des Champs-Élysées
de plusieurs pêrsonnalités bien connues de la ‘haute
société’ française dans une assemblée
anti-Cuba récemment convoquée par Ménard et son
appareil publicitaire?
Les liens de Ménard avec plusieurs personnages de l’extrême-droite
de Miami qui se consacrent à attaquer Cuba par tous les moyens
y compris le terrorisme, sont bien connus. Et on sait qu’il entretient
des relations avec des organisations telles que la Freedom House, du
vieil agent de renseignement Frank Calzon.
On
connaît également ses activités dans l’île,
orientées par la CIA, pour convertir en «journalistes indépendants»
les informateurs favoris de la Section des intérêts nord-américains
à La Havane (SINA). Un groupe d’individus recrutés
de façon systématique par la SINA, payés en billets
verts de l’empire et qui allaient jusqu’à se réunir
régulièrement dans les salons du principal représentant
diplomatique nord-américain à Cuba pour y recevoir leurs
instructions. Un fait démontré par les témoignages
de plusieurs patriotes infiltrés dans les rangs mercenaires et
que la presse contrôlée par Ménard omet totalement
dans chacune de ses références à l’arrestation
de ce réseau de collabos surnommés «journalistes
indépendants».
Les
budgets de propagande de Robert Ménard sont si importants que
son groupe mercenaire peut s’offrir un site web diffusant en trois
langues une énorme quantité de matériel de désinformation
d’une agressivité extrême en plus d’activités
multiples dont les coûts sont, de façon évidente,
très élevés. Beaucoup plus élevés
que les sommes recueillies publiquement par la fausse ONG, en vendant
des calendriers et en prélevant des cotisations.
Maintenant,
en sachant comment le même personnage partage le lit publicitaire
de la US Army, de la Bacardi et de tant de firmes aux comptes publicitaires
multimillionnaires, on peut se demander jusqu’à quand continuera
la grande opération de fraude médiatique menée
contre Cuba par Ménard, pour le compte de magnats français,
de la US Aid et de diverses agences nord-américaines qui consacrent
annuellement des centaines de millions de dollars du contribuable nord-américain
à
tenter de détruire l’image de l’île rebelle
et de sa révolution.
