Le
Président de l'Assemblée Nationale dénonce le fait
que le Plan Bush est la réduction de Cuba en esclavage
La
Havane (RHC) .- Le Président de l'Assemblée Nationale
de Cuba, Ricardo Alarcon a souligné devant les participants à
la Rencontre de solidarité des mairies du monde avec La Havane
qu'il n'hésitait pas à demander la solidarité du
monde envers le peuple cubain car celui-ci est engagé dans une
bataille contre un immense mensonge, prémédité,
délibéré, systématisé. Il a précisé
que c'est un peuple tout entier qui est victime de ce mensonge concocté
par les États-Unis.
Montrant
aux participants à la rencontre qui se tenait au Palais des Congrès,
le livre publié par le Département d'État en 1991
et contenant les documents déclassifiés donnant des preuves
sur le fait que les opérations contre Cuba ont commencé
avant même que les Rebelles qui luttaient contre la dictature
de Batista n'arrivent au pouvoir, Ricardo Alarcon s'est demandé
ce que nous dévouvrirons dans trente ans sur la politique étasunienne
actuelle visant notre pays.
Le
Président de l'Assemblée nationale a souligné que
cette politique a pour but avoué d'anéantir un peuple
tout entier. Abordant la question de la Loi Helms Burton qui renforce
le caractère extra- territorial du blocus, il a rappelé
que l'Europe avait accepté de renoncer à son litige contre
une vague promesse des États-Unis jamais tenue de modifier les
chapitres pouvant porter préjudice à l'UE.
S'arrêtant
sur le "Plan d'aide à une Cuba libre" présenté
le 6 mai dernier par Bush, le Président de l'Assemblée
Nationale a signalé que les États-Unis annoncent ouvertement
qu'il ne toléreront pas que la passation des pouvoirs se fasse
à Cuba en vertu de la Constitution.
Il s'est demandé:
"Comment
un gouvernement étranger peut-il empêcher que le remplacement
du gouvernement se fasse si ce n'est en employant la force, en intervenant
? Il y a peu un groupe d'Étasuniens
appelé "Dialogue inter-américain" qui n'est
en rien favorable à la Révolution cubaine, a envoyé
une lettre ouverte au Secrétaire d'État.
Elle signale que, compte tenu de cette violence annoncée contre
Cuba, le "plan d'aide" est "en germe, l'événement
le plus explosif des relations des États-Unis avec l'Amérique
Latine de ces 50 dernières années."
Ricardo
Alarcon a souligné que le Plan Bush va bien au-delà de
l'accélération de la chute de la Révolution cubaine
:
"Il
définit avec un luxe de détail répétitif,
ce que serait Cuba une fois qu'ils auraient obtenu la chute de la Révolution
cubaine. L'Assemblée Nationale a souligné qu'il s'agit
de réduire le peuple cubain en esclavage et je vous jure qu'il
n'y a là aucune exagération. Il est prévu que devra
immédiatement commencer la restitution à leurs anciens
propriétaires des biens nationalisés et répartis
et que cette restitution sera dirigée par le gouvernement des
États-Unis lui-même par l'intermédiaire d'une "Commission
étasunienne pour le rétablissement des droits de propriété".
Elle garantira que ce processus ne dure pas plus d'un an. Le plan décrit
ainsi comment les paysans se veraient retirer leurs terres, la population
serait expulsée des logements etc."
Ricardo
Alarcon s'est arrêté aussi sur les caractéristiques
de la force de répression qui serait mise en place par le Département
d'État des États-Unis et sur la remise en cause de toutes
les
conquêtes sociales de Cuba ainsi que le remplacement du système
électoral par le système étasunien.
Revenant
aux documents déclassifiés, il a rappelé que depuis
1959, le Président des États-Unis avait donné l'ordre
de "fabriquer à Cuba sans que la main des États-Unis
n'apparaisse, une opposition interne soutenue par une aide financière
extérieure" et il a ajouté:
"Depuis
59 jusqu'à aujourd'hui, la politique des États-Unis a
visé à fabriquer une opposition supposée dans notre
pays, cacher leur intervention avec l'appui de la grande presse afin
qu'ils présentent les créatures fabriquées à
la manière de Frankestein, payées par eux et appelés
"indépendants" comme des opposants. Le tout présenté
comme si Cuba n'était pas victime d'une agression externe mais
en butte à une opposition intérieure. Le plan Bush prévoit
de la même manière que ses créatures deviendront
sous la direction des États-Unis les futurs partis politiques
de Cuba".
Ricardo
Alarcon a ainsi conseillé à tous les participants à
la rencontre à se pencher sur le texte de ce plan.